Vélingara : Faute de moissonneuses en contre saison, les Riziculteurs de Anambé perdent 230 millions.

Les producteurs de riz en activité dans la vallée de l’Anambé dans le département de Vélingara estiment être la couche la plus impactée par cette pandémie de Covid-19 pour avoir perdu du temps et de l’énergie pour rien mais aussi et surtout une somme estimée à plus de 230 millions de nos francs.  

« Nous nous sommes engagés sans réserve à répondre à l’appel du Président de la République qui reste dans une dynamique d’autosuffisance alimentaire. Dans cette optique nous producteurs, conscients que le bassin de l’Anambé (dans le département de Vélingara) est une partie du grenier au Sénégal, avons décidé d’emblaver de grandes surfaces en contre saison » a expliqué Ousseynou Sené producteur. 

Cet espoir des paysans de riz a été lourdement déçu à cause du manque de moissonneuses batteuses capables de récolter sous l’humidité. Cette année nous sommes surpris par la préciosité de l’hivernage dans la zone sud du pays » a ajouté M Sène qui regrette une perte sèche de près de 230 millions dans les secteurs 4 et 5 du bassin de l’Anambé.

Au total, les riziculteurs ont emblavé dans ces  zones plus de 400 hectares. Les cultures étaient excellentes, mais il ne fallait pas compter sur la pluie et le manque de moissonneuses. Cette année, nous n’avons reçu aucun soutien des autorités pour réaliser une campagne de contre saison. Il y a que Issa Baldé, un privé et l’entreprise AGRISEN et Amadou Diaby respectivement dans le secteur 5 et le secteur 4 qui ont accepté d’aider, à leurs risques les producteurs. Les deux ont perdu plus de 230 millions de nos francs » a regretté Oumar Baldé Président de la Fédération des producteurs du Bassin de l’Anambé (FEPROBA).

Le risque est gros pour la campagne 2020-2021 car la banque agricole (LBA) a préféré mettre une croix sur le financement de nos activités parce que nous leur devons au total 459 millions de dettes. Mais depuis des années nous étions toujours les premiers à solder nos créances. Pourquoi donc cette banque partenaire refuserait-elle de nous aider ? » s’étonnent Oumar Baldé et Ousseynou Sène.

Selon ces deux représentants des producteurs, le Ministre de l’Agriculture et le Dg de la SODAGRI ont été saisis dans ce sens pour jouer la médiation afin que les activités de la présente campagne hivernale puissent démarrer.

Pour cela, ces paysans ont demandé l’implication d’autres structures financières comme la délégation générale à l’entreprenariat rapide (DER). « Nous appelons l’implication de la DER  et que la LBA accepte de nous accompagner avec des crédits. Si cela est réalisé, nous ne manquerons pas de faire de l’après COVID une période d’abondance » ont promis les producteurs du bassin de l’Anambé.

Moussa Sibo Mballo (Vélingara).