Tragédie à l’école nationale de police: Un élève-adjudant décède dans des conditions troubles : « C’est mon rêve qui a été brisé », rapporte le papa

Dénommé Papa Kader Johnson, le natif de Saint-Louis a eu des blessures létales dès le début de sa formation à l’école de police sis à la Sicap Karack. Acheminé à l’hôpital Principal de Dakar, il rend l’âme dans la nuit du vendredi au samedi.

Dans les locaux de iGFM, son père avec un visage où souffrance et bravoure s’emmêlent, s’est confié. « J’ai reçu un appel et j’avais de la peine à déchiffrer la voix de la personne au bout du fil. Ça m’a pris quelques secondes pour me rendre compte qu’il s’agit bien de mon fils. Il me demande de venir le voir à l’hôpital. Je l’ai trouvé le verbe peu audible. Il était presque agonisant. L’état dans lequel je l’ai vu, il a subi un bizutage. Je sais ce dont je parle – le monsieur est un huissier de justice -« . Son père Rassoul Johnson qualifie son fils de « courageux ». « Je sais qu’il est parti sans me livrer le secret de ce qu’il a subi car c’est l’éducation que je lui ai inculquée. Au combat, on ne livre jamais les sévices qu’on a subis ; mais plutôt, ceux qu’on a fait subir à l’ennemi ».

« Après sa mort, le commandant m’a appelé pour m’informer que l’autopsie a été faite sans me donner les résultats (…) Cependant, de mes propres moyens j’ai eu échos de ce que contiennent les rapports d’autopsie qui concluent que c’est une mort naturelle. En toute élégance, je ne dis pas que c’est faux mais ça mérite une interrogation (…) La mort de mon fils doit servir dans le futur. Je demande qu’il y ait des corrections dans la pratique si dérapage il y a afin de corriger les failles pour la postérité ».

Penda Thiam