Reprise des cours: Les potaches s’adaptent à apprendre avec le virus.

Avec le coronavirus, le milieu scolaire a connu un bouleversement sans précédent. La reprise des enseignements depuis jeudi dernier semble prometteuse. Les élèves, enseignants et personnels administratifs opèrent un changement total de leur quotidien. Un tour dans les écoles renseigne sur les conditions d’études et l’impact du Coronavirus .

La suspension des cours dès le mois de mars dernier est à l’origine du dysfonctionnement du calendrier scolaire. Aujourd’hui l’école décide de réouvrir ses portes.

Ce mardi 30 juin 2020, l’horloge affiche 8h15mn devant le Collège Moderne Troisième Millénaire (CMTM) de Dakar. Une longue queue  attire notre attention. Les potaches sont divisés en deux parties. Ils se dirigent lentement vers le portail. Des seaux, du gel hydroalcoolique et de l’eau de javel sont posés dans un coin. Juste à l’entrée le vigile, vêtu de tenue jaune noir, masque sur le visage, thermoflash à la main, prend la température des élèves. 

Dans l’enceinte de l’établissement les surveillants distribuent des masques et inscrivent le nom des présents. Une note affichée indique que le respect des mesures édictées est une obligation.

A 9h la sonnerie retentit et les élèves se dirigent vers leurs classes respectives. L’effectif est au nombre de 20 à 25 personnes par classe, dont chacun occupe une table, informe Monsieur Kouyaté, professeur d’histoire et de géographie.

L’enseignant explique que les apprenants se comportent bien: « je n’ai noté aucun souci à la reprise. Le seul problème est la distanciation sociale. Et les cours demandent un interchange », souligne le professeur.

Dans les couloirs, pas l’ombre d’un potache, seul le surveillant circule. Monsieur Badiéne renseigne: « Aujourd’hui nous avons presque la présence de tous les professeurs. Il n’y a que 2 récréations de 15 minutes et le nombre d’heures maximum est de 6h de temps par jours ». 

Ici, ils ont les candidats au BAC et au BFEM. Au rez de chaussée nous apercevons le bureau du directeur . A l’intérieur beaucoup de matériels sont entreposés. Il vient de recevoir un lot de la part de l’Inspection d’Académie. Du gel hydroalcoolique, des savons, des seaux d’eau, des détergents, bref tout est au complet pour assurer l’hygiène dans l’établissement.

Le directeur de l’école précise qu’ils ont tout coordonné pour le bon déroulement des enseignements. Toutefois, il souligne que concernant les mensualités, les parents ne paient que le mois de mars et non les 3 derniers mois. Les 2 mois à venir doivent être régularisés. Il ajoute que c’est très difficile dans le privé, mais il faut tenir pour sauver l’année.

Du côté des candidats, la peur laisse place à l’enthousiasme. Marème élève en classe de terminale L laisse ne cache pas ses sentiments: « J’étais réticente à l’idée de retourner à l’école mais une fois sur place je suis rassurée avec le dispositif mis en place. Les cours se passent dans le respect strict des consignes des autorités. »

Cap ensuite sur l’école élémentaire et secondaire Nelson Mandela situé à l’unité 18 des Parcelles Assainies, toujours dans la banlieue dakaroise. Ici c’est un autre décor qui attire notre attention. A l’entrée, deux récipients d’eau superposés, avec à côté des bouteilles d’eau de javel. Le directeur dans son bureau manipule ses papiers et deux surveillants dont une dame circulent dans les couloirs.

Dans le bureau du directeur, des documents sont rangés, thermoflash et alcogel à proximité. Monsieur Samb le cinquantenaire s’ouvre à nous. « Comme vous le voyez l’Etat ne nous a pas trop assistés. Nous n’avons reçu que 75 masques et quelques détergents », se désole t-il.

Le directeur annonce qu’ils ont 75 candidats dont 39 au BEFM et 36 au CFEE, mais les professeurs sont payés par leur propre compte: « Nous sommes fatigués de demander les mensualités aux parents, même pour obtenir les services des enseignants c’est tout une série de négociations », renseigne notre interlocuteur.           

Adja Fatou LÔ