Pénurie d’eau à Dakar: Le calvaire des populations qui crient leur ras-le-bol

Depuis plusieurs jours, la capitale sénégalaise et ses environs traversent une situation difficile, avec une grave pénurie d’eau. Le liquide précieux se fait rare en cette période de pandémie et de canicule. La population n’a pas manqué d’exprimer sa colère face à ce calvaire.

Alors que la COVID19 n’a pas fini d’installer la peur et la crainte au sein de la société, une autre difficulté s’installe. La pénurie d’eau récurrente devient un prétexte pour remettre en question la gestion de SEN’ Eau, la nouvelle société qui a remplacé la SDE dans la gestion de l’eau au Sénégal.

Cette société de gestion de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine est fortement critiquée. Aux Parcelles Assainies par exemple, c’est un véritable calvaire que vivent les habitants. Le manque récurrent d’eau et la mauvaise qualité de celle-ci sont décriés.

A l’unité 20 des Parcelles Assainies, comme dans beaucoup d’autres quartiers, on constate le même décor: de longues queues avec des récipients d’eaux pour trouver le liquide précieux. Les gens n’hésitent pas à s’asseoir à même le sol pour se ravitaller.

On se bouscule devant les camions citernes car la demande est supérieure à l’offre. Pour cette dame d’une quarantaine d’années rencontrée, les perturbations se font sentir depuis longtemps. Récipient à la main, foulard sur la tête, Maréme Diop attend impatiemment son tour: « Nous sommes très épuisées. Pour avoir par exemple 20 litres d’eau il nous  faut galérer et faire la navette entre les maisons  et les citernes », lâche cette dame.

Dans la même veine la jeune fille Haby Sall n’hésite pas à revenir sur son quotidien regrettable. Teint clair, taille élancée, mine triste, les yeux rouges, elle se prononce sur la situation: « Je ne ressemble plus à rien, je ne ferme pas l’oeil toute la nuit. Il faut parfois patienter jusqu’à 4h du matin pour espérer trouver une goutte d’eau ».

Les charretiers sillonnent les rues et profitent de la situation pour pour se faire de l’argent. Quant aux citernes, un petit nombre arrive à alimenter la population assoiffée. Fama mère de 4 enfants, trouvée dans la longue file d’attente se confie: « Je ne devrais même pas être là, mais le contexte m’y oblige et cette eau ne peut ni servir à boire, ni à préparer la cuisson ». Elle poursuit et  affirme qu’elle ne l’utilise que pour laver ses enfants et faire les tâches ménagères.

Pour tenter de les soulager et se justifier, SEN’EAU informe que cette pénurie est liée à l’arrêt de l’usine de production de NGNITH qui a une capacité de 50.000m3/ jour ,des coupures d’électricité et des travaux en cours.

Adja Fatou LÔ