Dakar : quand on vous vole des pièces de voiture… sans que vous ne vous en rendiez compte

Ce jeudi 19 juin 2025, il était 6h55. Je venais de me garer au parking de mon lieu de travail. Rien ne semblait anormal.
Et pourtant… en refermant la portière, un détail accroche mon regard : le cache de mon rétroviseur gauche a disparu. Volé. Proprement. Sans aucune trace de force.

Un geste rapide, précis. Un vol.

Par réflexe, je sors mon téléphone et commence à prendre des photos. C’est à ce moment-là que Daouda Diouf, un collègue, arrive. Il vient aussi de se garer. Il me regarde, étonné :
•⁠ ⁠« Pourquoi ces photographies si matinales de votre véhicule, BKD ? »
Je lui explique la situation. Il sourit, un peu fataliste :
•⁠ ⁠« Le mien, on me l’a pris depuis… Ils font ça souvent. C’est vraiment dommage. Ce sont de vrais voleurs. »

À Dakar, ce phénomène ne date pas d’hier. Depuis belle lurette, certains jeunes circulent avec des clés ou des outils discrets, à l’affût de pièces faciles à démonter : caches de rétroviseurs, enjoliveurs, logos… parfois même les rétroviseurs eux-mêmes.
On ne parle pas de petits voleurs. C’est du vol organisé, du banditisme urbain.

Et le pire, c’est ce qui suit. Si vous décidez de chercher une pièce de rechange, au Crédit Foncier (Difoncé pour les habitués), à Thiaroye, Colobane, ou ailleurs on risque de vous proposer exactement la vôtre. Même couleur, mêmes traces.
L’ironie est cruelle : ce qu’on vous a volé, on vous le revend. À vous de choisir : payer ou rester avec un véhicule incomplet.

Le mal, ici, dépasse la valeur de la pièce. C’est un sentiment de vulnérabilité. Ce malaise qui s’installe quand on se rend compte qu’on ne peut même plus garer sa voiture en paix, dans la rue, devant son domicile ou son lieu de travail, sans risquer de la retrouver « amputée ».

Il faut le dire clairement : le vol est un vol. Ce n’est pas une fatalité. Il ne faut ni s’habituer, ni banaliser.
Et surtout, il faut des réponses.

De la justice, pas de la résignation. La peur change de camp quand la loi est appliquée, pas quand on ferme les yeux.

Ce n’est pas qu’un morceau de plastique. C’est un signal.
Et tant qu’on ne l’écoute pas, ce type d’insécurité continuera de miner nos quotidiens, silencieusement.

Boubacar Kambel Dieng

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