Yatma Diaw, Président ASC Ville de Dakar: Pour la non limitation des mandats à la Fédé et le retour des clubs sénégalais en Afrique.

SUP DE CO

L’Association Nationale de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS) continue d’animer son forum « Club de la Presse » sur la plateforme regrougant plus de 200 journalistes. Il s’agit de recevoir chaque samedi un invité de marque pour évoquer avec lui, à travers un jeu de questions/réponses, tous les sujets d’actualité.

Pour rappel, le Ministre des Sports, Matar Ba, avait ouvert les débats en se mettant à la disposition des journalistes sportifs pendant plus d’une heure. Le Président de la Fédération de Basket, Me Babacar Ndiaye, avait pris le relais. Et ce samedi 30 mai 2020, la srtucture que dirige Abdoulaye Thiam est restée avec la balle orange en recevant deux invités de marque: Yatma Diaw, Président de l’Asc Ville de Dakar, championne en filles et Demba Seck, Président de l’As Douanes (championne en garçons), par ailleurs vice-président de la fédération sénégalaise de basketball.

Et avec comme modérateur Mamadou Koumé, ancien Président et Président d’honneur de l’ANPS pour mieux organiser l’échange.

Dans cette première partie, Yatma DIAW, Président de l’ASC Ville de Dakar, à coeur ouvert, sur beaucoup de sujets d’actualité.

Annulation de la saison:

L’annulation de la saison est un problème par rapport à nos clubs. Quand la Fédération nous avait saisis, nous avions demandé la reprise de la saison, de la finir et de se pencher sur celle 2020-2021. C’est un manque à gagner pour nous, surtout que nous avons énormément dépensé en terme de prise en charge. Ce que nous demandons c’est de venir en appoint aux clubs. Je pense  que les autorités sont favorables pour appuyer les clubs. C’est le minimum car les clubs souffrent parce que nous sommes toujours dans un championnat amateur. Nous attendons une compensation financière de la Fédération comme l’a fait le football. Tous les clubs de D1 et D2 ont beaucoup dépensé. Donc, nous ne pouvons pas comptabiliser ces dépenses comme perte et profit.

Charges salariales ?

Nos prises en charge salaires au niveau de l’ASC Ville de Dakar: logement, restauration et autres tournent autour de 7 millions FCFA par mois. L’ASC Ville de Dakar a deux équipes masculine et féminine en D1, sans oublier la petite catégorie. Les entraîneurs de la petite catégorie sont aussi payés. Je parle des charges fixes et ça peut aller jusqu’à 10 millions. C’est très lourd comme dépenses.

Contrats des joueurs…

Notre souhait est de retenir nos joueuses et joueurs pour la saison 2020-2021. Comme la présente saison est annulée, ça veut dire que les contrats sont nuls. J’ai commencé les négociations avec les joueuses. Je pense que nous allons trouver un terrain d’entente pour avoir le même groupe pour l’année prochaine. C’est un travail administratif et technique à la fois. Ensemble, nous allons voir les joueuses et joueurs qui seront maintenus et renouveler leur contrat. Nous essaierons aussi de recruter pour avoir les meilleures équipes possibles.

On a discuté avec la Fédération et ils nous ont fait savoir qu’on peut recruter. Les nouveaux joueurs peuvent être mis sur la liste des protections. Nous n’allons pas rater cette opportunité.

L’Afrique ?

Nous avons toujours cette ambition et c’était l’objectif cette saison. D’après les informations, la FIBA Afrique veut jouer les compétitions africaines des clubs. Nous allons travailler dans ce sens. Je trouve anormal que le Sénégal reste 10 ans sans prendre part aux joutes africaines des clubs. C’est une anomalie et je me lance ce défi en tant que président d’aller en Afrique. Si la FIBA Afrique organise, nous nous donnerons les moyens de participer.

Plateforme pour le renouveau ?

Elle a été mise sur pied en direction des renouvellements qui devaient se tenir pour apporter une nouvelle réflexion sur les textes du basket. Donc, ce n’était pas une plateforme pour s’opposer à la Fédération ou de substitution. C’était un groupe de réflexion pour que nos doléances puissent être prises en compte.  Depuis lors, il n’y a pas eu de réunion et la plateforme n’est pas d’actualité. Nous l’avions mise en place pour se faire entendre. On félicite El Hadji Sarr (chargé de communication de la FSBB) qui a pu intégrer la Fédération. J’étais dans cette plateforme pour poser un débat d’idées et non occuper un poste au sein de la Fédération. Je pense que l’équipe fédérale est en train de prendre en compte nos préoccupations. Ce qui reste c’est d’aller vers un championnat professionnel. C’était l’idée phare de la plateforme et cela permettrait aux clubs de vivre du basket. Il y a des clubs qui sont professionnels au regard de leur organisation interne.

Contreperformances équipe nationale masculine ?

Je ne dirais pas que ce sont des contreperformances. Le Sénégal fait partie des 4 meilleurs d’Afrique. On s’est qualifié aux championnats du monde et au tournoi de qualification olympique. Seulement, il faut noter que nous n’avons pas gagné depuis plus de 20 ans. Le problème fondamental c’est comment avoir nos meilleurs joueurs à temps. Les Sénégalais brillent partout et on doit avoir les meilleurs du moment. C’est difficile parfois que les joueurs ne puissent pas se libérer lors de certaines compétitions africaines. D’ailleurs je me demande pourquoi on ne peut pas organiser comme on l’a fait avec les filles en 2019. En 2017 avec les garçons, quand le Sénégal et la Tunisie co-organisaient l’Afrobasket, on avait gagné tous nos matches à Dakar et cet engouement populaire  pourrait être une motivation supplémentaire pour les joueurs. Je crois qu’on peut réfléchir sur tout ça pour mettre fin à cette longue période de disette.

Financement de l’ASC Ville de Dakar ?

Nous recevons une subvention de la mairie de Dakar et c’est l’occasion pour moi de remercier Mme le Maire, Soham El Wardini. Elle a augmenté la subvention du club et a offert un bus pour les déplacements de l’équipe. Les agents municipaux ont adhéré et on prélève une somme sur leurs salaires qui est reversée dans les caisses du club. A cela, il faut ajouter les manifestations que nous organisons pour collecter des fonds. Je peux citer les soirées de gala et autres manifestations. La subvention que nous alloue la mairie n’est pas fixe. Elle dépend des recrutements, de la prise en charge salariale du club. C’est sur cette base que nous allons exposer le projet aux autorités. C’est sur cette base également que nous fixons le budget qui varie entre 80 et 100 millions FCFA, en fonction des priorités.

Mot de la fin…

C’est de prier pour que la pandémie du coronavirus disparaisse. Nous n’avons que le basket après notre travail professionnel. Nous voulons retrouver le stadium Marius Ndiaye et son public qui nous manquent tant.

Je me permettrai de donner mon avis sur la limitation des mandats au niveau de la Fédération. Je suis en phase avec Me Babacar Ndiaye sur ce point. Au niveau des clubs, on nous accepte de faire 2 ou 6 mandats et on ne veut pas appliquer cette option au niveau de la Fédération qui n’est rien d’autre que le regroupement des clubs. Si on accepte que les présidents de clubs puissent faire autant de mandats, pourquoi on le refuserait au sein de la FSBB. On ne doit pas mettre les textes pour exclure qui que ce soit. On est dans un mouvement associatif et c’est la confiance des acteurs qui doit déterminer les personnes dirigeantes. On doit faire une très grande réflexion, de façon impersonnelle et que chacun puisse donner sa position par rapport à ça. Ma position est donc claire sur cette question, j’adhère aux déclarations de Me Babacar Ndiaye. Il faut aussi qu’on aille vers le championnat professionnel si nous voulons développer cette discipline. Si c’est le basket qui nous intéresse, je pense que les gens doivent laisser leur personne de côté et réfléchir sur les projets de développement.

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