Sara Oualy, Président Fédération Athlétisme: Sans l’appui de l’Etat, difficile de développer l’athlétisme

SUP DE CO

Le colonel Sara Oualy, Président de la fédération sénégalaise d’Athlétisme était ce samedi 27 juin 2020 l’invité du club de le presse sportive sénégalaise. Beaucoup de sujets ont été abordés avec les journalistes par le patron de l’athlétisme sénégalais.

Un des sujets phares évoqués lors de ce face à face, via les réseaux sociaux, a porté sur les problèmes que connaît l’athlétisme sénégalais. C’est un secret de polichinelle, la première discipline olympique tire la langue au Sénégal, elle est en déliquescence. Entre des infrastructures rares, des édifices existants en état de délabrement avancé, une fédération sans grands moyens, un problème de vulgarisation de la discipline, le constat est alarmant.

Sara Oualy n’a donc pas esquivé la question sur ces difficultés. Il a tenu à souligner que l’athlétisme n’est pas, par exemple, comme le football et le basket qui peuvent vendre leurs produits sur le marché. Partout dans le monde l’Athlétisme est soutenu par les pouvoirs publics. L’Athlétisme ne produit pas de retombées sur le plan économique, mais peut procurer à l’Etat une certaine représentativité sur le plan international.

Aujourd’hui par exemple la Jamaïque est sortie de l’anonymat grâce à l’Athlétisme. Donc pour lui, il appartient à l’Etat de soutenir certaines disciplines comme l’Athlétisme. «Nous, il y a 10 ans de cela nous bénéficions de ce qu’on appelle le fond de relance d’un montant de 120 millions FCFA. Ce fond a aujourd’hui disparu. Aujourd’hui l’Etat a érigé des stades un peu partout dans le pays sans des équipements d’athlétisme. Alors que ces stades là sont partagés entre le football, l’athlétisme et les autres disciplines.», souligne Sara Oualy.

Il poursuit: «ce que nous attendons de l’Etat c’est un soutien, une aide beaucoup plus consistante. Depuis 2018 l’athlétisme n’a reçu aucune subvention de la part de l’Etat. Vous voyez combien c’est grave. Donc nous attendons de l’Etat qu’il octroie par exemple des bourses de formation à nos athlètes, qu’il équipe les stades régionaux et aussi qu’il octroie des indemnités aux entraîneurs. Les entraîneurs d’athlétisme ne sont pas payés, à part certains entraîneurs qui sont des professeurs d’Education Physique. Sinon aucun club ne paie ses entraîneurs, donc ils sont dans le bénévolat, et ça pose problème. C’est pourquoi nous avons tous ces problèmes qui sont d’ordre surtout matériel, et au niveau des ressources humaines.»

En continuant d’égrener son chapelet de doléances, le président de la fédération sénégalaise d’athlétisme rappelle que la fédération ne peut qu’émettre des idées, gérer des problèmes sur le plan administratif. Il rappelle que quand il prenait les rênes de l’athlétisme, il avait un programme bien ficelé. Ce programme a été déposé au niveau du CNOSS et au niveau du Ministère des sports dans l’optique de relancer la discipline.

Aujourd’hui il estime qu’il faut les moyens pour dérouler ce programme car dans les pays où cette discipline a des résultats, ce sont beaucoup de moyens qui sont dégagés. «Tout le monde sait qu’il existe aujourd’hui une bataille diplomatique entre beaucoup de pays. Un pays peut passer par le sport pour émerger sur le plan diplomatique, pour rayonner», rappelle Sara Oualy.

Il n’a pas oublié de rappeler que sa structure a des partenaires privés qui l’aident. C’est le cas de EIFFAGE à travers le marathon de Dakar. Il y a l’IAAF aussi qui les soutient. Donc avec ces maigres moyens, «on essaie tant bien que mal de faire fonctionner la structure. J’ai même eu des rencontres avec le ministre des sports Matar Bâ et je lui ai exposé mon programme, ma vision. D’ailleurs nous sommes la seule fédération à le faire. », confie Sara Oualy.

Procès Lamine Diack

Les journalistes ne pouvaient pas ne pas évoquer le procès Lamine DIACK qui se déroule à Paris depuis le 8 juin dernier et qui est mis en délibéré au mercredi 16 septembre 2020.

Interpellé sur cette question d’actualité, Sara Oualy a d’emblée précisé que la fédération a essayé de soutenir Lamine Diack à travers le collectif.

Cependant il joue la carte de la prudence: «Nous ne pouvons que lui apporter un soutien moral. Nous n’avons pas eu de contacts, nous n’avons pas eu de tête à tête. Maintenant comme je ne connais pas les tenants et les aboutissants de cette affaire, je n’ai pas un avis vraiment tranché sur la question. Le dossier est entre les mains de la justice, on verra la suite», a t-il précisé.

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