Licenciements en vue à GFM : les délégués du personnel parlent de « passage en force »
Le Groupe Futurs Médias (GFM), l’un des principaux conglomérats de presse du Sénégal, a annoncé mardi un plan de restructuration impliquant une réduction d’effectifs et des baisses de salaires, face à une situation financière jugée « critique ».
Dans un mémorandum adressé à l’opinion et à ses partenaires, la direction du groupe fondé par Youssou Ndour évoque « une crise économique et financière sans précédent », marquée par la chute des recettes publicitaires, la baisse des ventes de journaux, l’alourdissement des charges et des redressements fiscaux.
Après l’échec de discussions menées avec l’Inspection du Travail, GFM affirme n’avoir « d’autre choix que la restructuration » pour assurer sa survie, tout en promettant un processus « rigoureux, objectif et transparent ».
Mais la décision est vivement contestée par la section Synpics du Groupe.
« Le communiqué de la direction ne nous engage pas, nous délégués du personnel », a réagi Mamadou Fall, secrétaire général du Synpics-GFM.
Selon lui, « la direction a pris une décision unilatérale sans consulter les représentants du personnel. Une restructuration nécessite des mesures alternatives et aucune solution n’a été cherchée avec les délégués ».
Le syndicat accuse également l’ancien inspecteur régional du Travail de Dakar, Tène Gaye, « d’accompagner un forcing » en vue de « licenciements abusifs ».
Il souligne que « tout le personnel est pris au dépourvu » alors que plusieurs travailleurs accusent « près de trois mois d’arriérés de salaire ».
Les travailleurs annoncent l’organisation d’un grand rassemblement dans les prochains jours pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « forfaiture ».
Avec ses télévisions, site internet, autres plateformes digitales, radios et journaux, GFM emploie plusieurs centaines de travailleurs et reste un acteur central du paysage médiatique sénégalais.
Boubacar Kambel Dieng
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