Curaçao, quel est ce plus petit pays de l’histoire à étrenner sa première qualification au mondial ?
État autonome, Curaçao est une île des Caraïbes qui fait partie du Royaume des Pays-Bas. Elle est réputée pour ses criques et ses immenses récifs coralliens, où pullule la vie marine. La capitale, Willemstad, présente une architecture coloniale aux couleurs pastel. Le pays compte 158 665 habitants pour une superficie de 444 km2.
Curaçao dispose de sa propre Constitution, d’un gouvernement, d’un Premier ministre et d’un Parlement local. Mais le royaume des Pays-Bas reste représenté par un gouverneur et les fonctions régaliennes du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense sont exercées au niveau du Royaume. Le lien entre les deux pays est donc puissant avec une forte émigration d’étudiants du Curuçao vers les villes néerlandaises. Selon les estimations, 100.000 habitants de l’île vivent actuellement aux Pays-Bas, soit près de deux tiers de sa population locale.
Depuis une dizaine d’années, le football à Curaçao ne cesse de progresser à pas de géant, et cette dynamique florissante a culminé en une première qualification historique pour la Coupe du Monde de la FIFA. La Blue Wave (la « Vague bleue ») participera en effet au grand rendez-vous de l’année prochaine en Amérique du Nord après avoir terminé en tête du Groupe B, lors du troisième tour des qualifications de la Concacaf.
C’est peu dire que Curaçao a défié les pronostics jusqu’au bout, en allant décrocher le mardi 18 novembre à Kingston un match nul spectaculaire 0-0 contre la Jamaïque qui lui a valu de composter son billet pour la première Coupe du Monde de l’histoire disputée par 48 équipes, en étant très fortement influencée par les Pays-Bas, où tous ses joueurs sont nés. Ils sont nés à Rotterdam, Breda, Groningen ou Nimègue. Mais aucun sur l’Ile.
Sous la direction de l’expérimenté sélectionneur néerlandais Dick Advocaat, Curaçao a bouclé une campagne de qualification étincelante, brillant par sa solidité et son invincibilité (aucun revers en dix matches). L’équipe caribéenne a enchaîné les succès contre la Barbade (4-1), Aruba (0-2), Sainte-Lucie (4-0) et Haïti (1-5) lors du deuxième tour, inscrivant au passage la bagatelle de 15 buts.
Les performances ont été tout aussi remarquables au troisième tour, où Curaçao a été versé dans un groupe pourtant relevé aux côtés des poids lourds caribéens que sont la Jamaïque, Trinité-et-Tobago et les Bermudes. La victoire 2-0 à domicile à l’aller contre la Jamaïque aura été l’un des temps forts, tout comme le large succès 7-0 aux Bermudes pour ouvrir la fenêtre de novembre.
Avec dans ses rangs des joueurs comme Tahith Chong, Kenji Gorré et les frères Leandro et Juninho Bacuna, Curaçao se présentera à la Coupe du Monde de la FIFA 26 avec la conviction que cette nouvelle « Vague bleue » qui a commencé à déferler dans le sud des Caraïbes pourra renverser d’autres adversaires lors de la phase finale.
Tous formés dans des clubs néerlandais
La diaspora a d’ailleurs vécu cette folle soirée à distance dans les bars de Rotterdam, notamment. Ils ont exulté au coup de sifflet final, tout en ayant une petite pensée pour le Suriname, autre ancienne colonie néerlandaise qui a manqué l’occasion d’une première qualification historique (elle devra passer par les barrages intercontinentaux).
Le Curaçao n’aura pas à supporter cette attente. Toute l’île (et un peu plus) aura les yeux rivés sur le tirage au sort de la phase de poule le 5 décembre prochain à Washington, avec la possibilité de tomber avec les Pays-Bas. Cela serait une fête mais aussi l’occasion pour les joueurs de se frotter aux stars des Oranje qu’ils ont côtoyés de plus au moins près lors de leur formation.

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