Contribution – Can 2025: Le Sénégalais, naturellement versatile.
Après le match nul de l’équipe nationale du Sénégal contre celle de la République Démocratique du Congo, les sénégalais, dans l’écrasante majorité, ont réagi à l’immédiateté du résultat. Leur humeur et leur jugement ont basculé rapidement de l’euphorie à la colère. L’émotion brute a pris le dessus sur la raison. Pour démêler le résultat inattendu, nous avons entendu des explications les plus irrationnelles qui soient, si ce ne sont pas les élucubrations fantoches et frustes qui frisent l’hérésie.
On remet en cause le choix du sélectionneur Pape Thiaw sur certains de ses joueurs. Selon les « experts », Pape Guèye est trop lent dans ses réactions, Ismaila Sarr est inexistant, Nicolas Jackson est inefficace devant les buts, Gana Guèye est épuisé du fait de son âge avancé, Sadio Mané manque de caisse.
Il se susurrait sur toutes les langues, dans tous les « grands places » que le coach doit compter sur l’énergie juvénile en donnant confiance à Lamine Camara et à Pape Matar Sarr.
Au regard de la composition de l’équipe du Sénégal devant en découdre avec le Bénin, un profane dirait que l’entraineur Pape Thiaw a écouté et exécuté les vœux du peuple sénégalais. En première période, l’équipe du Sénégal était méconnaissable, avec une perte d’identité, une multiplication de passes ratées, de mauvais contrôles et un manque général de précision, même sur des gestes simples et une désorganisation tactique. Malgré toutes ces défaillances, l’équipe du Sénégal rejoint les vestiaires avec l’avantage du but inscrit par le défenseur Abdoulaye Seck.
En seconde période, un rééquilibrage tactique est opéré et le Sénégal prend le contrôle du match. Sadio Mané toujours égal à lui-même permet à Habib Diallo de marquer le deuxième but avant que Chérif Ndiaye ne parvienne à sceller le score sur penalty occasionné par le virevoltant Ibrahima Mbaye. Le Sénégal gagne sur le score de trois buts à zéro et termine leader du groupe.
Dans ce match très riche en enseignement, on note que Pape Thiaw avait bien raison de coupler Idrissa Gana Guèye à Pape Guèye prompt à intercepter les ballons et à perturber le jeu adverse pour stopper les offensives, tout en ayant la vision du jeu, la technique et la capacité de relance pour transformer immédiatement cette récupération en contre-attaque rapide, faisant le lien entre défense et attaque avec des passes verticales et des projections vers l’avant, de faire confiance à Nicolas Jackson, un maillon central de la construction offensive, un attaquant capable de fixer les défenseurs, de créer des espaces pour ses coéquipiers grâce à sa qualité technique, sa force physique et sa bonne lecture du jeu.
Eu égard à cette expérience, il convient de faire confiance à Pape Thiaw qui a évidemment une envie démesurée d’écrire une nouvelle page de l’histoire du football sénégalais en remportant ce titre historique de champion d’Afrique après l’avoir perdu en tant que joueur en 2000 face aux lions indomptables du Cameroun.
Bonne continuation aux Lions 🦁 du Sénégal 🇸🇳 et bon vent à Pape THIAW.
Cheikh TOURE Supporter Sénégalais
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