Vélingara : l’instauration du couvre-feu accentue le petit banditisme dans le département

Constatant la vitesse de progression de la maladie du coronavirus au Sénégal, le Président de la République a voulu  relever le niveau de la riposte. C’est dans ce cadre que le 20 Mars dernier, un état d’urgence a été décrété assorti d’un couvre-feu sur toute l’étendue du territoire national. Une mesure qui n’est pas restée sans grand dommage dans le département de Vélingara où les petits larcins ont repris du service avec des vols de bétail et autres cambriolages de boutiques.

En effet, depuis quelques semaines, il est noté une recrudescence du petit banditisme dans beaucoup de localités du département de Vélingara. Au moment où des citoyens respectent scrupuleusement les mesures qui poussent à respecter la  restriction des libertés de mouvements conformément à la décision du Chef de l’Etat, des personnes malintentionnées bravent l’interdit pour aller commettre nuitamment des forfaits (vol et cambriolage de maisons et de boutique).     

« Des bandits ont nuitamment visité ma boutique sise à la gare routière de Manda Douane. Les portes ont été défoncées et tous mes bagages composés de téléphone de marque et leurs accessoires et d’autres articles ont été emportés. J’ai perdu en valeur marchande plus d’un million et demi » a confié Hamadou Dia vendeur et animateur à la radio communautaire Daaka Fm à Médina Gounass.

Dans la commune de Kandiaye (département de Vélingara), des éleveurs ont déploré la perte de plusieurs têtes de bêtes volées durant la période de couvre-feu. « Nous avons totalisé ces derniers temps seulement plus d’une dizaine de nos moutons volés. Les malfrats et leur complices, de même que leurs receleurs ont été arrêtés par les éléments de la brigade de gendarmerie de Diaobé. Une dizaine de bêtes qu’ils avaient cachées sont retrouvées puis restituées aux propriétaires » a expliqué une victime à Kandiaye.

Au village de Saré Ansou, dans la commune de Ouassadou, localité située à la frontière, ce sont 27 moutons et une chèvre qui ont été retrouvés dans un patelin en Guinée Bissau. Les receleurs se défendent en soutenant qu’ils les ont achetés auprès de vendeur.

De pareilles complaintes sont enregistrées partout ailleurs dans cette contrée sud du pays où la maladie de COVID-19 a bouleversé toutes les habitudes en bloquant des secteurs stratégiques de la vie. «Les moments sont difficiles. Beaucoup d’ateliers et de secteurs qui étaient gérés par des chefs de famille ont été fermés avec toutes les conséquences. « Est-ce que certains jeunes ne se sont pas reconvertis pour devenir des voleurs de bétails et des cambrioleurs ? » s’interroge un notable

Moussa Sibo Mballo (Vélingara)