Tempête de malheurs au Sénégal : Résurrection de la poliomyélite

Décidément la loi de Murphy, encore appelé la loi des séries ou plus simplement le mythe de la malchance fait ses beaux jours au Sénégal. « Un malheur ne vient jamais seul » disait François Rabelais.

Après les cas de fièvre jaune et de grippe aviaire dans un climat de COVID-19, la poliomyélite refait surface sur le sol sénégalais selon une source sûre et fiable. Le ministère de la santé et de l’action sociale a confirmé et notifié à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la présence du poliovirus de type 2 dérivé de la souche vaccinale (PVDVc2) au niveau de stations d’épuration des eaux usées. Cette découverte a été faite au niveau de Pikine Khourounar et de Cambérène respectivement le 18 février et le 23 mars. Ces résultats ont également montré que ces PVDVc2 ont un lien avec un pays de la sous-région.

En outre, pendant la même période, la même trouvaille est effectuée chez des enfants reçus au district sanitaire de Touba. Jusque-là, au moins dix cas (10) ont été recensés dans les régions de Diourbel et de Dakar. Ainsi, l’analyse des risques montrera-t-elle une probabilité très forte de la propagation du polio à l’échelle nationale. Donc, dans l’urgence d’arrêter l’épidémie, le ministère de la santé et de l’action sociale prévoit des mesures de santé publique. Les cas de contamination plus aigües sont pris en charge immédiatement. La vaccination contre la poliomyélite sera renforcée à Dakar et à Diourbel. Il est aussi entrepris une campagne de rattrapage vaccinal au vaccin polio injectable (VPI) dans les quatre districts diourbellois et un renfort des méthodes de surveillance de l’évolution et des complications – si échéant – de l’épidémie de la maladie. En parallèle, le Comité consultatif sur la vaccination au Sénégal  (CCVS) est appelé à formuler des avis techniques concernant le nouveau vaccin polio oral à utiliser en cas de riposte conformément aux directives de l’OMS.

Pourtant, ces dernières années, le Sénégal a beaucoup investi sur son Programme élargi de vaccination (VEP) en mettant l’accent sur la communication avec l’aide de relais communautaires comme les « bajenu gox ». Toutefois, les efforts consentis peuvent être parfois pas totalement efficients dans certaines contrées du pays. Parfois, il y a le problème de l’enclavement de certaines zones rurales. D’autres fois, des croyances erronées sur les vaccins  peuvent bloquer le processus de vaccination. Les équipes sont susceptibles d’être confrontées à un niet catégorique des parents pour vacciner leurs enfants. C’est pourquoi, beaucoup d’épidémies ressurgissent à la longue telles la rougeole, la méningite, etc.

Penda Thiam