Portrait: Oumar Diène Sakho : un bâtisseur du numérique au service de la régulation (Par Boubacar Kambel DIENG)
L’histoire d’Oumar Diéne Sakho est celle d’un homme dont la trajectoire épouse les grands tournants de la transformation numérique en Afrique de l’Ouest.
À la fois ingénieur de la régulation, architecte de réformes, stratège de l’investissement et expert international reconnu, il incarne aujourd’hui un leadership éclairé à la tête de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) du Sénégal.
Son engagement dans le secteur commence au cœur de la libéralisation des télécommunications au début des années 2000. Membre fondateur de l’ARTP, il participe activement à l’élaboration des premiers cadres réglementaires d’un secteur en pleine mutation, alors que le Sénégal bascule d’un monopole d’État vers un marché concurrentiel.
Doté d’une vision stratégique et d’une rigueur reconnue, il gravit rapidement les échelons : Directeur des Réseaux et Services, Directeur de l’Économie et de la Stratégie, Coordonnateur général, Président du Comité des marchés. À chacun de ces postes, il contribue à renforcer la transparence, la compétitivité et l’innovation dans le secteur.
En 2014, il prend les rênes du Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT).
Sous sa houlette, le FDSUT devient un véritable levier d’inclusion numérique. Il impulse la réalisation de projets emblématiques : déploiement de centres multimédias scolaires, installation de lampadaires solaires avec bornes de recharge dans des localités isolées, attribution de licences à de nouveaux opérateurs pour couvrir les zones rurales. Le numérique devient, grâce à lui, un vecteur d’équité territoriale.
Son expertise dépasse rapidement les frontières du Sénégal. Recruté par la Banque mondiale, il accompagne le Togo entre 2015 et 2019 dans une ambitieuse réforme de son écosystème numérique.
En tant que conseiller stratégique auprès du ministère du numérique, il conçoit et pilote des chantiers majeurs : réforme du cadre institutionnel, vente de licences 3G, 4G et 5G expérimentales, création de nouvelles autorités de régulation (protection des données, cybersécurité, gestion du spectre), et mise en œuvre du tout premier Data Center certifié Tier III de l’Afrique de l’Ouest dans le cadre du programme WARCIP.
Grâce à ses efforts, la contribution du secteur privé dans les télécommunications togolaises atteint 70 % du chiffre d’affaires global du secteur en 2019 – un jalon historique dans la sous-région.
En 2019, il rejoint Maha Capital Partners, un fonds souverain basé au Qatar, en tant que Vice-Président des Investissements.
Il y pilote un portefeuille de plus de 300 millions de dollars (environ 183 milliards de francs CFA), couvrant des projets stratégiques dans les domaines des infrastructures numériques, portuaires et logistiques.
Son rôle est transversal : structuration financière, veille réglementaire, suivi ESG (Environnement, Social, Gouvernance), relations institutionnelles, et pilotage opérationnel.
Parallèlement à sa riche carrière, Oumar Diéne Sakho n’a jamais cessé de se former. Il est titulaire de plusieurs diplômes d’excellence : un Master en mathématiques appliquées (Université de Rouen), un DEA en modélisation stochastique (Université de Paris VII), un Master en Finance et Gestion des Risques (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), ainsi que des certifications de haut niveau en stratégie (HEC Paris), en finance d’entreprise (CFI), et en monnaie numérique (Digital Frontier Institute).
Il est également formateur agréé de l’Union internationale des télécommunications (UIT), contribuant ainsi à former une nouvelle génération de régulateurs africains.
Aujourd’hui, en prenant les rênes du Collège de l’ARTP, il revient à la maison, fort d’un parcours exceptionnel et d’une expertise rare à l’échelle continentale.
À l’heure où le numérique, l’intelligence artificielle, l’économie des données et la cybersécurité redéfinissent les équilibres mondiaux, sa nomination incarne une double promesse : celle de la continuité et celle de l’ambition renouvelée.
Pour le Sénégal, c’est plus qu’un retour : c’est une opportunité.
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