Non-respect des normes de construction à Dakar : quand l’irresponsabilité construit la mort (Par Boubacar Kambel DIENG)
Un immeuble de cinq étages s’est effondré comme un château de cartes. Aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, mais les images parlent d’elles-mêmes. Ce drame n’a rien d’une surprise. Il est le résultat d’un système bâti sur la négligence, la cupidité et l’inaction.
Selon les premières informations, un chantier était en cours à proximité immédiate, où l’on creusait un souterrain. Ce travail de terrassement profond pourrait être la cause directe de l’effondrement. Et c’est là tout le problème : comment peut-on autoriser des travaux de cette nature sans un contrôle strict de leur impact sur les constructions voisines ? Où sont les études de sol, les autorisations sérieuses, les suivis techniques ?
Encore une fois, tout cela se passe dans un environnement où chacun fait ce qu’il veut. Où l’on creuse, élève, construit et transforme à sa guise, avec la bénédiction ou le silence coupable des autorités compétentes.
Il faut dire les choses clairement : le secteur de la construction au Sénégal est un champ de non-droit. Des entrepreneurs avides y prospèrent, sabrant dans les matériaux, ignorant les règles, méprisant la vie humaine. Des propriétaires impatients ou inconscients leur confient leurs projets, préférant les économies rapides à la sécurité durable.
Et pendant ce temps, les services de contrôle, les autorités locales, les ministères compétents regardent ailleurs. Par indifférence ? Par complicité ? Par manque de moyens ? Qu’importe la raison : le résultat est là, encore une fois, tragique.
Ce n’est pas la première fois. Et si rien n’est fait, ce ne sera pas la dernière.
Il faut que l’État reprenne le contrôle de ce secteur. Il faut mettre fin à l’anarchie urbaine. Il faut imposer des inspections sérieuses, retirer les permis illégaux, sanctionner sévèrement ceux qui mettent en danger des vies humaines. Un chantier ne peut plus s’ouvrir sans une supervision rigoureuse. Une maison ne doit plus se construire sans ingénieur.
Ce drame, c’est le rappel brutal que l’on ne joue pas avec le béton. On ne creuse pas impunément sous les fondations des autres. Et on ne bâtit pas une ville sur l’impunité.
Il est temps de reconstruire, non pas seulement les immeubles, mais aussi l’éthique et l’autorité publique. Il est temps de dire STOP.
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