Mort de bébés et de femmes en couches : Une série de drames dans les hôpitaux

L’actualité dans le secteur de la santé a été endeuillée en 2022 par la mort de nourrissons à Tivaouane et des décès de femmes en couches dans d’autres hôpitaux. Retour sur ces drames qui ont provoqué l’émoi et la consternation dans le pays.

Le mercredi 25 mai, à l’hôpital Mame-Abdou-Aziz Sy de Tivaouane (ouest), un incendie se déclare dans une maternité, tuant 11 nouveau-nés. Les premiers éléments de l’enquête pointent un court-circuit. 

Abdoulaye Diouf Sarr, le ministre de la Santé et de l’Action écourte son séjour à Genève, où il participait à l’Assemblée générale de la santé, et se rend sur les lieux du drame.

Le chef de l’Etat a dû lui aussi écourter son séjour au Congo. De retour de ce voyage, le 26 mai, il se rend directement à Tivaouane, où il visite l’hôpital et rencontre le khalife général des Tidianes et les parents des victimes.

Dans la soirée, il limoge Abdoulaye Diouf Sarr, remplacé par Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye, jusque-là directrice générale de la santé publique.

La machine judiciaire s’emballe. Trois personnes, une sage-femme, une infirmière et le directeur des ressources humaines (DRH) de l’hôpital, sont placées en garde à vue.

Un autre drame surviendra au cours du même mois au service pédiatrique de l’hôpital régional de Kaolack (Centre-Ouest). 

Dans un carton de la morgue de l’hôpital, un bébé de sexe féminin est retrouvé vivant quelques heures après l’annonce de son décès à son père. Le nourrisson finira par décéder. 

L’affaire Astou Sokhna, du nom de cette femme morte en couches au Centre hospitalier régional Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga, a elle aussi ému l’opinion. Enceinte de neuf mois, elle avait fini par mourir le 7 avril 2022 après avoir demandé en vain une césarienne. 

Le 23 avril à la place de la Nation, à Dakar, et dans d’autres endroits du pays, des manifestants réclament justice pour Astou Sokhna.

Dans le cadre de cette affaire, trois sages-femmes sont condamnées à six mois de prison avec sursis pour ‘’non-assistance à personne en danger’’. Trois autres sont relaxées.

La maternité, qui a été le théâtre de ce drame, est actuellement en réhabilitation. 

Un autre drame est également survenu au district sanitaire de Kédougou, où Dioura Diallo, une mère, et son enfant sont décédés lors d’une césarienne. L’enquête ouverte avait conduit à l’arrestation du gynécologue Léon Faye, de l’anesthésiste Abdoul Aziz Dioum et de l’infirmier Bakary Diabakhaté, lesquels ont ensuite été libérés.

                   Hôpital Aristide Le Dantec fermé

L’année 2022 a été aussi marquée par le déménagement et le début des travaux de reconstruction de l’hôpital Aristide le Dantec. Cet hôpital centenaire a été fermé pour les besoins de sa rénovation.  Après moult reports, il sera finalement fermé le 15 août.  

Les travaux de reconstruction, d’un coût de 60 milliards FCFA, ont démarré en septembre. 

Les services de l’hôpital ont été redéployés dans plusieurs autres  autres de santé du pays. 

L’Etat du Sénégal a décidé de reconstruire entièrement cet hôpital, suscitant une polémique au sujet d’une transaction sue la réserve foncière de l’hôpital. 

Malgré tout, vingt-six services ont été délocalisés dans 10 hôpitaux et 11 centres de santé. Sur les 1490 agents de l’hôpital, 894 agents ont été déjà redéployés, soit 60% du personnel. 

L’autre partie du personnel sera envoyée dans les hôpitaux une fois les conventions signées avec les structures d’accueil dans le cadre d’un protocole de mise à disposition pour la durée de la reconstruction.

‘’Ce schéma de redéploiement vise à assurer la continuité des services par une prise en charge des patients, et la poursuite de l’enseignement, de l’encadrement des étudiants et des projets de recherche. (…) Les services déménagent avec leur personnel pour renforcer l’activité au niveau des structures d’accueil’’, avait expliqué le ministère de la Santé, dans un communiqué publié au lendemain de la fermeture de l’hôpital. 

   Septième plans d’action de And Gueusseum

En 2022, les syndicats de la santé ont observé des grèves sur une longue période. L’Alliance des syndicats autonomes de la santé (ASAS) ‘’And gueusseum’’ a d’ailleurs décidé de s’unir avec les travailleurs des collectivités territoriales dans le cadre de son 7ème plan d’action du 7 novembre. 

Les principales revendications portaient sur l’octroi d’une indemnité de spécialisation pour les techniciens supérieurs de santé, de représentation médicale pour les paramédicaux, de logement pour l’ensemble du personnel de santé et de l’action sociale, de même que le relèvement de l’indemnité de risque à 100.000 CFA, entre autres.

                              Un nouveau SG au SAMES

Le 17 décembre, lors d’un congrès ordinaire, le syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a élu un nouveau secrétaire général. 

Le médecin-chef de la région de Sédhiou, Dr Amadou Yéri Camara, est remplacé par le gynécologue Mamadou Demba Ndour de l’hôpital régional de Matam. Auparavant, le SAMES avait observé, à trois fois reprises, des grèves lors des drames de Louga et de Kédougou pour soutenir ses camarades. 

Aps