Mon avis sur le débat relatif aux postes de Secrétaire général et de Directeur Technique National…Par Souleymane B. D. Diop

Depuis hier, un débat particulièrement enrichissant anime les panels thématiques consacrés au sport, portant notamment sur les fonctions de Secrétaire Général et de Directeur Technique National (DTN) au sein de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF).
Je souhaite, à travers ces lignes, partager humblement ma compréhension du sujet, sans prétention doctrinale, mais simplement à la lumière de l’expérience et des textes en vigueur.

1.⁠ ⁠Le poste de Directeur Technique National (DTN)

Cette fonction est la plus clairement encadrée par la réglementation. En effet, le Directeur Technique National est nommé par arrêté du Ministre en charge des Sports, sur proposition du Président de la Fédération concernée.
Les textes sont sans ambiguïté à ce sujet.

Historiquement, un Sseul différend notable entre l’État et le mouvement associatif a concerné cette procédure : au début des années 1980, lorsque le Ministre François Bop s’était opposé à la proposition de nomination de feu Mawade Wade (que Dieu ait pitié de leurs âmes).
Depuis cet épisode, la pratique s’est stabilisée et s’exerce dans un cadre de collaboration apaisée entre l’État et les fédérations.

2.⁠ ⁠Le poste de Secrétaire Général : entre orthodoxie administrative et pratique jurisprudentielle

Traditionnellement, l’orthodoxie administrative et réglementaire voudrait que, au même titre que le Président et le Trésorier, le Secrétaire Général soit un poste électif, conformément aux principes de gouvernance démocratique du mouvement associatif.

Cependant, dans la pratique, s’est progressivement installée une jurisprudence issue de la cogestion du sport entre le Ministère des Sports et le mouvement associatif.
Cette jurisprudence repose sur le devoir de l’État d’appuyer les fédérations sportives à travers la mise à disposition de ressources humaines qualifiées.

Ainsi, plusieurs fédérations (Lutte, Handball, Volley-ball, Basket-ball, Football, etc.) ont bénéficié de cet appui sous forme de détachements de fonctionnaires.
À titre d’exemples, on peut citer les Inspecteurs de la Jeunesse et des Sports feu Gabriel Diouf et Doudou Sène.
De même, M. Victor Ciss, ancien Directeur de Cabinet de M. Joseph Ndong et Conseiller technique de plusieurs Ministres des Sports, fut détaché à la FSF pour exercer les fonctions de Secrétaire Général.

Dans ce cas de figure, le fonctionnaire détaché conserve son salaire d’origine au sein de la fonction publique, tandis que la fédération, en fonction de ses capacités budgétaires, lui verse une indemnité de fonction complémentaire.

3.⁠ ⁠Évolution du statut et de la fonction à la FSF

Le cas du football sénégalais présente une évolution intéressante.
Lorsque M. Victor Ciss a été admis à faire valoir ses droits à la retraite, la Fédération, prenant en compte son expérience, sa rigueur, son humilité, sa discrétion et sa loyauté, a choisi de maintenir sa collaboration sur une base contractuelle.
Cette décision a fait émerger une nouvelle jurisprudence : celle d’une fédération disposant de moyens financiers suffisants pour recruter ses propres agents sans passer par la procédure de détachement.

C’est dans ce contexte que s’inscrit aujourd’hui la nomination de M. Abdoulaye Saïdou Sow au poste de Secrétaire Général de la FSF.

4.⁠ ⁠Situation juridique actuelle et options possibles

Au regard des textes statutaires et réglementaires de la FSF, ainsi que de la jurisprudence administrative en vigueur, la nomination de M. Sow ne présente aucune irrégularité.

Deux hypothèses sont envisageables selon son statut administratif :

1.⁠ ⁠M. Sow demeure fonctionnaire en activité.
Dans ce cas, le Président de la FSF peut saisir Madame la Ministre des Sports pour solliciter son affectation auprès de la Fédération, après autorisation du Ministère de la Fonction publique.
Il conserverait alors son traitement salarial d’État et percevrait, en sus, des indemnités de fonction fixées d’un commun accord avec la Fédération.

2.⁠ ⁠L’État ne donne pas suite à la requête.
M. Sow pourrait alors, en concertation avec la Fédération, solliciter une mise en disponibilité pour convenir d’un contrat de travail direct avec la FSF.
Cette solution, déjà expérimentée dans d’autres disciplines, s’inscrirait pleinement dans la continuité des pratiques institutionnelles établies.

5.⁠ ⁠Conclusion

Telle est, de manière synthétique, ma modeste contribution à ce débat d’intérêt majeur pour la gouvernance du sport national.
Elle repose sur une analyse rationnelle des textes et des usages, et vise à éclairer les échanges entre les acteurs du mouvement sportif, dans un esprit de respect mutuel et de construction collective.

Souleymane Boun Daouda DIOP, Directeur Général Cabinet Conseil SERISE-SARL.

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