Internet, ordinateurs, cybersécurité : à chacun son Sénégal numérique

L’Enquête Nationale sur les Technologies de l’Information et de la Communication (ENTICS 2025) dresse un tableau sans détour : le numérique avance au Sénégal, mais les inégalités demeurent fortes.

Premier constat : 99,3 % des ménages possèdent un équipement TIC, surtout un téléphone. Mais seuls 15,8 % ont un ordinateur portable et 2,4 % un PC de bureau. En zone rurale, ce taux tombe à 5,1 %, révélant un accès très limité aux outils numériques essentiels.

Internet à domicile reste un luxe. Seuls 19,4 % des foyers sont connectés. À Dakar, 43,8 % des ménages ont Internet chez eux, contre 16,3 % dans les autres villes et seulement 3 % en milieu rural. Le coût est le principal obstacle : 65,6 % des non-connectés le jugent trop élevé.

Chez les enfants, le numérique reste marginal : seulement 3,7 % utilisent une tablette (14,9 % à Dakar, 0,7 % en zone rurale). YouTube est la plateforme la plus utilisée, notamment à Dakar (84,8 %).

Côté entreprises, 7 sur 10 ont un ordinateur, mais seules 27 % utilisent un serveur. Et à peine 30 % disposent d’une stratégie de cybersécurité, alors que 6,2 % ont déjà subi des cyberattaques.

Dans l’administration, les équipements sont plus répandus : 90,8 % des structures ont des ordinateurs fixes, 68,9 % des portables. Mais seulement 19 % disposent d’un service informatique dédié. Et même si 82 % sont connectées à Internet, 71 % rapportent des instabilités. Bonne nouvelle : 76,9 % de l’administration centrale ont une stratégie cybersécurité.

En somme, ENTICS 2025 montre un Sénégal numérique à deux vitesses. Le défi est clair : garantir un accès équitable, former à l’usage, et renforcer la souveraineté technologique.

Car le numérique ne doit pas aggraver les inégalités. Il doit aider à les réduire.

Boubacar Kambel DIENG

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