Graduation IAB 2025 : 172 bâtisseurs debout pour les tout-petits
Le 2 août 2025, le Musée des Civilisations Noires de Dakar s’est transformé en un véritable temple de la fierté et de la reconnaissance.
Ce jour-là, plus de 700 personnes, familles, partenaires, professionnels et officiels, ont répondu présents à l’appel de l’Institut Académique des Bébés (IAB), venu célébrer la cérémonie de graduation de sa promotion 2025, placée sous le thème : « Valoriser les métiers de la petite enfance ancrés dans nos cultures et nos traditions ».
Ils étaient 172 diplômés à monter sur scène, les épaules chargées d’efforts et de rêves, venus de Dakar, Thiès, Kaolack, Saint-Louis, Ziguinchor, Kolda et Fatick.
Tous réunis pour faire entendre, dans une ambiance chaleureuse et digne, la voix d’une jeunesse engagée dans un métier souvent oublié, mais ô combien essentiel : celui d’accompagner les tout-petits dès leurs premiers pas de vie.
La cérémonie a été marquée par la présence de nombreuses personnalités. Le parrain de l’édition, Dr Babo Amadou Ba, Directeur général du 3FPT, a salué la qualité de la formation et la rigueur des diplômés.
La marraine, Mme Diouf Yaye Khadidiatou Djamil Diallo, Directrice générale de l’ANPECTP, a rappelé la nécessité de faire de la petite enfance une priorité nationale.
À leurs côtés, le Directeur général de la jeunesse M. Alassane Diallo, Mme Faye pour la DEC, Mme Khouredia Ndiaye de l’ANPEJ, M. Sow de l’ARD, ainsi que des représentants de la DFPT et de l’ONFP, ont marqué de leur présence cet événement symbolique.
Un moment fort de la cérémonie fut le grand défilé culturel, qui a illuminé la salle par la richesse de nos traditions.
Les apprenants ont présenté des tenues, des chants et des gestes issus de leur patrimoine local, rendant hommage aux cultures sénégalaises dans toute leur diversité.
Ce fut un hommage vivant à l’identité plurielle qui nourrit leur engagement éducatif.
Mais c’est le discours de Madame Fa Diallo, fondatrice de l’IAB, qui a profondément marqué les esprits.
D’un ton à la fois maternel, déterminé et lucide, elle a retracé le parcours de l’école : d’un modeste garage en 2018 avec dix apprenants, à plus de mille professionnels formés aujourd’hui, avec un taux d’insertion de 90 % et un impact estimé à plus de 1,6 million de personnes.
Elle a rappelé combien ces métiers d’humain, souvent exercés dans l’ombre, exigeaient savoir, patience, science et engagement.
Elle a plaidé pour leur reconnaissance : une convention collective, un statut digne, une protection sociale, une politique nationale d’accompagnement dès les mille premiers jours.
L’ambition est claire. Grâce à des partenariats solides, notamment avec le Cégep de la Gaspésie et des Îles, une cohorte d’apprenants bénéficie désormais d’une formation canadienne délocalisée à Dakar.
Certains anciens diplômés travaillent déjà dans des crèches en Europe ou en Amérique du Nord. D’autres ont ouvert leur propre structure au Sénégal.
L’objectif désormais est de former 400 nouveaux professionnels d’ici deux ans, dans une dynamique collective portée par le 3FPT, l’ONFP, l’ANPECTP et l’IAB.
Dans la salle, l’émotion était vive. Certains diplômés retenaient leurs larmes, d’autres laissaient éclater leur joie.
Entre les accolades, les chants et les sourires, on sentait que quelque chose d’important se jouait.
Il ne s’agissait pas seulement de célébrer la fin d’une formation.
Il s’agissait de poser, avec fermeté mais humanité, les fondations d’un Sénégal qui croit en l’enfance, en l’éducation, et en ceux qui en prennent soin.
Boubacar Kambel DIENG
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